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Photo du rédacteurPatricia Bonneville

MOURIR À NOS ATTENTES. 




Cette newsletter m'a été inspiré par 4 de mes relations , la première est une cliente dans une  douloureuse situation de grave dépression et  qui ne voit pas d'issue à sa vie, les deux autres sont des amies, une qui peu à peu perd la vue et une autre qui vit une relation à sa mère en fin de vie particulièrment confrontante et la dernière est une cliente dont la mère vient de mourir.


Mourir signifie faire un deuil, renoncer à une illusion, l'illusion d'être en vie, l'illusion d'être heureux, l'illusion d'être en bonne santé, l'illusion d'être aimé...


Le processus du deuil est parfois décrit en 8 étapes : 

déni, marchandage, colère, tristesse, explication, compréhension, acceptation, réinvestissement.


Nous avons constamment en nous une multitude de petits et grands deuils en cours, inachevés.

Cette analyse en 8 étapes aide à mesurer où nous en sommes pour chacun et comment passer à l'étape suivante, pour que ce processus reste vivant et actif en nous. 


Si la mort, la maladie, les émotions, les accidents nous tombent dessus et sont si difficiles à accepter, sûrement vivons-nous dans un petit univers rempli d'illusions : la conscience est court-circuitée, et le vieillissement est accéléré :

- l'illusion crée les calculs et l'arthrose...

- la révolte crée les cancers, les kystes...

- la culpabilité crée la congestion...

- la victime crée la misère...


Notez bien que la peur, la colère, la tristesse sont des émotions, donc positives, ce sont des processus de guérison actifs et dynamiques. Elles ne deviennent pathologiques, que si elles sont chroniques ou figées, non abouties. La guérison par l'émotion est un processus vivant, tout comme la cicatrisation, la procréation, etc.


Au contraire, l'illusion, la révolte, la culpabilité, la victime doivent être chassées ardemment de nos esprits chaque fois qu'elles surgissent, et remplacées par des qualités telles que le rêve, le changement, l'humilité, l'action, etc. 

Car ce sont des déséquilibres de la personnalité qui sont destructifs, qui se retournent contre nous, et que nous faisons porter aux autres, alors que les peurs, la colère et la tristesse sont des processus réparateurs. 

Attention : chaque étaped'un deuil n'est pas une fin en soi, mais un processus dynamique de libération.

Nous sommes en souffrance tant que nous n'avons pas achevé le processus. Il ne faut pas s'arrêter en chemin et se satisfaire, sans voir l'étape suivante. Si nous arrêtons le processus en chemin, nous tombons de plus en plus bas.


Le deuil fait partie de la vie de tous les jours. Faire le deuil, c'est traverser un processus de réorientation de ses désirs.

C'est un temps d'intégration, d'adaptation face à une situation contre nature, face à un changement imprévu, une attente douloureuse, une décision qui n'arrive pas à son terme. Le deuil commence quand il n'y a plus d'espérance d'un retour en arrière.

Une situation sur laquelle on n'a pas de prise et qui nous contrarie. Le deuil est une vague qui nous submerge momentanément, une traversée émotionnelle qui consomme beaucoup d'énergie si on ne laisse pas aller le processus jusqu'au bout. Mais si on laisse la vie agir en nous, c'est un processus spontané et réparateur.


On ne peut faire le deuil que d'une situation positive, d'une attente favorable, de la satisfaction d'un besoin légitime.


Faire le deuil de l'illusion d'être aimé, de l'attente d'être nourri et soigné selon ses besoins, d'être soutenu, considéré, compris, etc. On croyait qu'une relation allait durer plus longtemps, que nos biens et nos possessions étaient acquis. On a pris les rêves pour la réalité.

Prendre des drogues, c'est refuser de faire des deuils. Continuer à rêver, et refuser d'être adulte.


Dans la croissance naturelle, il n'est pas nécessaire de faire des deuils. Chaque être humain devrait être capable de satisfaire les besoins de ses enfants.


Faire le deuil de l'illusion que cette personne que j'appelais maman était capable de m'aimer. Faire le deuil, c'est sortir de l'illusion, sortir d'une attente qui ne peut aboutir même si elle est légitime. 

Chaque passage d'une étape à l'autre est une petite guérison, mais il ne faut pas s'arrêter en chemin, et aller jusqu'à la libération totale, pour grandir toujours plus. 


La piété filiale nous permet de renaître. Elle se définit par le respect des ancêtres.

Le mot respect est bien faible pour décrire l'attraction et la puissance des liens qui nous unissent à nos descendants et nos ascendants. Le principe transgénérationnel est associé à notre histoire individuelle. Il se situe dans notre axe de vie vertical, celui de notre âme et de notre identité spirituelle.


Chaque relation de notre vie, particulièrement celle au conjoint, nous renvoie aux ancêtres manquants (qui n'ont pas assumé leur fonction). Nous utilisons le conjoint comme substitut au parent manquant, mais au fond de nous, rien ne peut remplacer le parent manquant.


Aimer ses parents, c'est grandir et faire le deuil de nos attentes, de nos illusions, pouvoir mettre au grand jour leurs côtés sordides, et pourtant les aimer. Car nous ne pouvons pas vivre heureux sans aimer nos parents.


Le lien aux ancêtres nous relie à notre éternité comme une respiration qui remonte le temps, le souffle de vie créateur.


Nous ne pouvons pas vivre sans parents. Nous pouvons vivre sans nos parents, mais pas sans les aimer. Sortir de la fusion est le passage à l'adolescence, qui commence par la gratitude.

Aimer ses parents, c'est se réconcilier avec soi, pour vivre heureux.


Sortir du déni, sortir de l'oubli tous nos ancêtres chéris que nous avons besoin d'aimer pour vivre.


L'enfant aime ses parents qui le maltraitent. Cette situation nous rend fou, si une fois adulte nous ne faisons pas le deuil de notre attente en comblant nos besoins.

Cela correspond à la parabole du Fils prodigue dans la Bible, qui est vraie aussi dans le cas inverse où l'enfant est honnête et le parent malhonnête.

Dans les deux cas, c'est à l'enfant de faire la transformation. S'éloigner pour mieux revenir. Le deuil commence à l'adolescence par la conscience de tout ce que nos parents n'ont pas pu nous donner pour combler nos besoins d'enfant, en se tournant vers l'avenir, sans chercher à revenir en arrière. 

L'enfance maltraitée, cette contradiction nous rend malades si nous sommes incapables de renoncer à nos attentes, de s'éloigner pour reconstruire, d'assumer notre part de responsabilité.


Nous restons alors dans la confrontation de l'ego. L'ego croit qu'en tuant l'autre, nous sommes saufs, qu'en insultant l'autre, nous sommes dignes, qu'en accusant l'autre, nous avons raison...


Un temps seulement : l'effet d'un médicament est de courte durée, si nous n'arrêtons pas l'acidité qui nous ronge. Le déni, l'oubli... comme la vengeance ou la rivalité sont une impasse. Aimer ses parents, c'est renoncer à porter nos attentes et nos illusions sur eux, les intégrer comme une partie de soi, pour devenir adulte.


ACCEPTATION 


Arrêter de nier, de s'esquiver, de s'emporter, de se révolter, de regretter, de justifier, de chercher à comprendre, pour enfin accepter.

L'acceptation est l'avant dernière étape du deuil, c'est l'étape qui nous permet de rassembler toutes nos énergies et d'activer la dynamique de la volonté.

Accepter, c'est sublimer par la sagesse. L'acceptation libère le discernement, qui précède la décision. 

Accepter, c'est voir clairement avec certitude que ce qui m'est arrivé qui m'a tant blessé est ce qui pouvait m'arriver de mieux pour m'éveiller.

Accepter apporte la satisfaction et le contentement. On a enfin fini de ressasser l'histoire.

Accepter conduit naturellement à VOULOIR, et vouloir conduit à DÉCIDER pour passer à la dernière étape : le réinvestissement, phase active qui commence par une décision. Accepter, c'est se tourner vers l'avenir.

Tous les deuils non achevés nous empêchent d'agir et de créer notre avenir. 


Voilà pourquoi chaque début d'année j'ai l'élan de faire un grand jeûne.


Le jeûne est un outil pour faciliter le passage de l'acceptation au réinvestissement, qui est l'aboutissement du processus de deuil. 


Jeûner donne un grand sentiment de satisfaction. C'est un soulagement, un allègement et un recul nécessaire avant de repasser à l'action. 

Si l'on a du mal à jeûner, alors faut-il travailler au niveau de l'acceptation, ou remonter plus avant dans les étapes du deuil : le déni, le marchandage, la colère, la tristesse, l'explication, la compréhension.

Jeûner crée un pont entre le passé et l'avenir.

Pour Albert Mosséri "JEÛNER POUR REVIVRE"  le jeûne marque un début, un nouveau départ, une nouvelle naissance.

Le jeûne est un déclencheur de la maladie, on jeûne pour être malade. Ce n'est pas "accepter d'être malade", mais plutôt "vouloir être malade", lorsque l'on a compris que la maladie libère de tout ce qui nous empêche d'agir, quand nous avons l'impression de tourner en rond dans notre vie. C'est remonter le fil des enchaînements des causes. Je souffre à cause de cette personne, j'ai rencontré cette personne à cause de... etc. Vous voyez que la cause et le but sont intimement mêlées. Quel est le but de cette relation ? quel que soit le type de relation (parents, fratrie, amitié, sexualité, couple, affaires, etc. ), quand le but est atteint, la relation est achevée, et libère ainsi une nouvelle énergie créatrice. 


MOURIR, C'EST LIBÉRER L'ÉLAN DE VIE


L'acceptation est le résultat de l'élan de vie, de la croissance naturelle. Le nourrisson comblé devient un enfant heureux.


Pour suivre le processus de libération, les 8 A sont les attitudes qui peuvent aider à franchir allègrement chaque étape, en mettant une action.

Les voici : Accueillir, Accepter, s'Abandonner, Accéder, Aller, Accompagner, Aider, Aimer.

DÉNI / ACCUEILLIR, ouvrir les bras, ouvrir les yeux, regarder, affronter, se plier à la réalité, mesurer l'insupportable.

MARCHANDAGE / ACCEPTER de se remettre en question, ne pas vouloir changer la situation, ne pas chercher à revenir en arrière.

COLÈRE / S'ABANDONNER à notre impuissance, arrêter de se débattre, 

TRISTESSE / ACCÉDER à ce qui aurait pu être, imaginer ce que l'on souhaite, une nouvelle expérience, refaire l'histoire, arrêter les regrets.

EXPLICATION / ALLER dans le même sens, ne plus d'opposer, couler avec la rivière.

COMPRÉHENSION / ACCOMPAGNER, comprendre que le chemin passe par là, et qu'il ne s'arrête pas.

ACCEPTATION / AIDER, trouver les moyens pour tourner la page, trouver les soins, les traitements efficaces, activer, accélérer la cicatrisation.

RÉINVESTISSEMENT / AIMER, c'est donner sans crainte, retrouver l'énergie pure et créative de l'amour.


Jeûner m'aide à achever mes deuils et si c'est encore difficile pour vous de mourir à vos attentes, essayez le vous verrez, on en ressort nourri.


"Pendant que vous attendez que la vie vous donne les moyens pour faire le premier pas, 

la vie attend que vous fassiez le premier pas pour vous envoyer les moyens." 


Alors si vous sentez que seuls vous n'y arrivez pas et que vous avez besoin d'aide pour clarifier là ou vous en êtes et finaliser ces 8 étapes , je peux vous y accompagner.


Belle journée sur la Terre




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